mercredi 10 novembre 2010

10 - Boumeuses, boumeurs, boomers : ambigus

Faire partie des boumeuses et des boumeurs, c'est, disons-le carrément, déplaisant. C'est comme si, à ce stade, il faut tendre vers un seul but: mettre les freins. Au dérangeant cumul d'années de vie finie, ajoutons le poids des lieux communs qui se révèlent plus négatifs que positifs. Le tableau est ambigu.

Le nouveau grand principe sous-jacent : se conditionner à se mettre au neutre, à se rapetisser, à s'amenuiser.

C'est que les boumeuses et boumeurs doivent se défendre d'exister en si grand nombre.

Ils doivent se justifier de prendre tant de place.

Ils portent les cornes de boucs émissaires pour tout ce qui a cloche chez les autres générations.

Il est également bien vu de les culpabiliser parce qu'ils ont bifurqué de leurs idéaux de jeunesse.

En plus, ce serait normal!

Les images communes: consommer, habiter en plus petit ou plus luxueux, rénover, jardiner, voyager. Profiter des enfants, collés mais pas trop. Préparer sa retraite, ça commence à presser. Se soucier de la santé, faire du sport pour le maintien des chairs. Cheminer pour accepter la déchéance liée au vieillissement.

Les boumeuses et boumeurs expérimenteraient dans le loisir et le passe-temps en se préparant à oublier les vrais emplois. Cela en carburant à la musique de leurs quinze-trente ans acharnés à rester présents.

Bien sûr, quelques personnes déprimeraient par-ci par là. Des frustrations, ils en auraient gardé au passage du temps. Mais rien de majeur; seulement un peu de poussière d'années mal nettoyées.

Ça fait beaucoup de monde qui ne ferait que transiter vers des cocons. Ça fait beaucoup de monde qui ne penserait qu'aux mille et une manières de laisser-aller...

Est-ce tout?